Ces dernières semaines, Gao a été ébranlée par une série de meurtres, d’enlèvements, de cambriolages et de braquages. Face à cette détérioration du climat sécuritaire, le gouverneur de la région a pris des mesures temporaires pour mieux sécuriser les citoyens et leurs biens. Des mesures annoncées vendredi dernier, 12 février 2021.
Ainsi, le Général de brigade Moussa Traoré a décidé de l’instauration d’un couvre-feu de 21h à 5h du matin pour 15 jours à partir du lundi 15 février sur toute l’étendue de la région. En plus du couvre-feu, les autorités régionales ont décidé de l’interdiction formelle de la circulation des «véhicules non immatriculés entre les villes, villages, hameaux et campements sur toute l’étendue de la région de Gao.
Toutefois, une dérogation est faite aux véhicules et autres engins de l’Armée, des forces partenaires (Minusma ; Barkhane…), les ambulances et d’autres véhicules civils d’urgence. Cette interdiction «s’applique jusqu’à la levée définitive l’état d’urgence» dans la région. Et une autre décision du gouverneur interdit formellement les coups de feu «de tout type à feu de tout calibre pendant les cérémonies de réjouissance, de baptême ou de mariage».
Mardi dernier (9 février 2021), l’assassinat, à son domicile, d’un leader influent par des individus armés non identifiés a suscité de vives réactions dans la ville. Ce dernier assassinat en date s’ajoute à une longue liste d’autres qui ont endeuillé la ville. Une situation qui avait poussé des organisations de la société civile d’organiser le 27 janvier dernier, une manifestation pour dénoncer «l’insécurité grandissante» dans la région.
Face aux assassinats ciblés sans précédent, la prolifération des armes légères, la circulation des véhicules non immatriculés constatés dans la Cité des Askia, le commandement de la 1ère Région militaire a également décidé de «prendre le taureau par les cornes». C’est ainsi qu’une patrouille de grande envergure a été organisée samedi dernier (13 février 2021), pour mettre un terme à ce fléau qui coupe le sommeil aux habitants de la cité des Askia.
Des check-points temporaires ont été installés sur toutes les grandes artères de la ville, permettant aux Forces de Défense et de Sécurité (FDS) de fouiller minutieusement les motos, les tricycles et les véhicules. Les opérations ont débuté à 07 heures pour prendre fin à 16 heures. Le bilan est flatteur, à savoir 6 véhicules dont 5 pick-up et 1 Hilux, 11 armes de guerre dont 9 PM, 1PKM et 1 PA, des munitions en vrac et d’autres matériels de combat ont été saisis.
«Cette démonstration de force a été effective» grâce à l’appui total du gouverneur de la région de Gao, le Général de brigade Moussa Traoré. La hiérarchie a salué «le professionnalisme des FAMa qui ont travaillé dur et sans bavures».
Mais, toutes ces décisions sont temporaires qu’il faut des mesures sur la durée pour circonscrire l’insécurité à Gao. Ce qui rend nécessaire une nouvelle stratégie de sécurisation de la ville et de la région.