Le Gouverneur de la Région de Gao a décidé de montrer de l’entregent en prenant la bête par les cornes face à l’insécurité endémique qui règne dans son ressort territorial. Après l’assassinat ciblé de l’opérateur économique Abdoulaye Koné, abattu en famille à la différence de son homonyme Abdoulaye «Oputain»assassiné lui en pleine rue, le Colonel Sidiki Samaké a sévi à travers trois mesures fortes.
La première a trait à l’instauration d’un couvre-feu qui prend effet à partir d’aujourd’hui lundi et qui va durer une quinzaine de jours reconductible au cours desquels les libertés publiques et individuelles seront assujetties à un régime exceptionnel entre 21 heures et 5 heures du matin. Ce ne sont pas les seules restrictions que lui ont inspirées les dérives criminelles en septième région.
Pour en atténuer l’ampleur à défaut de la juguler, l’autorité administrative régionale a en outre décidé de mettre le holà à certaines habitudes et pratiques libertaires ayant longtemps consisté à transformer les armes à feu en jouets d’enfants au cours des manifestations publiques. Pour ramener de l’ordre sur la question, une décision numéro 0057 en date du 12 février 2021 interdit formellement la célébration des cérémonies de jouissante par des coups de feu déclenchés à partir d’armes tous calibres confondus. Les contrevenants à cette réglementation d’interdiction, à défaut de sanctions pénales prévues en la matière, s’exposent à une interpellation et des mesures policières de confiscation de leur arme y compris dans les cas où l’arsenal concerné est solidaire d’un véhicule de façon indissociable. Ça n’est pas tout. Les mesures fortes du gouverneur de Gao s’étendent également aux véhicules anonymes. En dehors du matériel roulant des forces armées et de sécurité ou de leurs partenaires internationaux, interdiction est faite à tout engin non immatriculé de circuler à l’intérieur des villes ou d’emprunter les pistes rurales, tronçons interurbains, entre autres.
Il est évident que pour fortes et courageuses qu’elles paraissent les nouvelles réglementations locales ne sauraient prétendre à une totale efficacité pour un territoire partiellement contrôlé par la puissance publique régulière. Elles auront toutefois le mérite d’instaurer une différence de confort sécuritaire entre les contrées où l’Etat est présent et celles où il est absent.