D’après le directeur de la Sécurité Extérieure française, la menace terroriste qui mine le Sahel est en train de descendre vers les pays de la côte ouest africaine. Mais cette menace est-elle vraiment nouvelle et que cache-t-elle de si embarrassant pour les djihadistes du Sahel ?
A l’aube du sommet de N’Djamena, les Etats africains ont peur de ces djihadistes qui semblent vouloir envahir de nouvelles terres. Pour autant ceci n’est pas une nouveauté : en 2016 déjà, la Côte d’Ivoire essuyait l’attentat du Grand Bassam et en mai 2019 deux touristes français était pris en otage au nord du Bénin. Les premiers signes d’un déplacement d’émissaires d’AQMI sur la côte ouest africaine remonteraient même à 2012. Cela fait donc de nombreuses années que le projet d’expansion de la menace terroriste est né sans pouvoir véritablement se concrétiser comme ce fut le cas au Mali. Bien que réelles, les attaques sont relativement contenues dans les pays convoités et les cellules dormantes sont traquées comme nous le montre l’arrestation au Sénégal il y a quelques jours de 4 combattants affiliés à Al-Qaïda.
En plus, de ne pas être sérieusement développée, l’expansion des terroristes vers le Sud et l’Ouest masque des réalités beaucoup moins reluisantes. En effet, les groupes armés terroristes tels que le JNIM ou l’EIGS subissent une grosse pression de la part des FAMa et des forces internationales qu’ils sont obligés de se réorganiser pour survivre. Face à des armées mieux préparées, mieux équipées, plus efficaces, leur projet d’expansion s’apparenterait donc à une sorte de fuite vers des zones plus sûres pour eux.
Ayant subis de grosses pertes dans leur rang et se sentant traqués, ce redéploiement n’est rien d’autre qu’une recherche de nouveaux revenus provenant du trafic mais également de nouvelles ressources de combattants. Aussi l’expansion de certains groupes terroristes, sous couvert de vouloir imposer et répandre une charia rigoriste, n’est pas une évidence et répondrait plutôt à des nécessités bien plus basiques.