Le Premier ministre libyen, Abdel Hamid Dbeibah, désigné le 5 février par le Forum du dialogue libyen pour conduire une nouvelle période de transition, a annoncé qu’il nommerait les membres de son gouvernement avant l’expiration du délai de 21 jours.
Selon le bureau de presse du Premier ministre, ce gouvernement de spécialistes « représentera tous les Libyens ». Cependant, le lieu où doit se tenir prochainement la séance d’investiture du gouvernement crée la controverse au sein du Parlement. La personnalité chargée de présider la séance pose également problème, ce qui fragilise davantage une institution profondément divisée.
À l’image du Parlement divisé, deux réunions préparatoires pour entériner le prochain gouvernement se sont tenues, le lundi 15 février, dans deux lieux distincts : à Tobrouk, siège officiel du Parlement et à Sabrata, pour la première fois.
Après leur scission en 2019, c’est à Tripoli que les députés de l’Ouest libyen avaient l’habitude de se réunir mais Sabrata a cette fois été choisie pour garantir la sécurité de plusieurs députés venus de l’Est.
L’objectif est de changer le règlement intérieur de la Chambre des députés pour pouvoir nommer un nouveau président. 70 parlementaires étaient présents, ce lundi 15 février. Ils espèrent obtenir le quorum de 90 voix, indispensable pour voter ces changements. Une nouvelle séance est prévue ce mardi 16 février.
Nouveaux équilibres régionaux
Selon les nouveaux équilibres régionaux, le chef du Parlement doit être issu du Sud, explique Mohamad Raief, député de Misrata, car actuellement, le chef du gouvernement représente l’Ouest et le chef du Conseil présidentiel, l’Est.
Aguila Saleh a lui aussi organisé, le lundi 15 février, une réunion parlementaire à Tobrouk dans l’Est libyen. Selon son porte-parole, c’est à Syrte que se tiendra la prochaine assemblée à laquelle tous les députés seront conviés.
Le chef du Parlement a réitéré sa position, appelant toutes les institutions de l’État à s’installer à Syrte durant la période de transition, comme il le proposait dans son initiative pour la paix.
À Sabrata, tous s’accordent sur le fait que le chef du Parlement, Aguila Saleh, « ne cherche pas à réunir les députés ». Il a « toujours pris des décisions unilatérales », affirment plusieurs parlementaires qui refusent de se rendre à Syrte, ville sous contrôle des forces du maréchal Haftar.