Les 15 et 16 février prochain, les membres du G5 Sahel se retrouveront à N’Djamena pour faire le point sur la stratégie de lutte contre le terrorisme.
“Les résultats obtenus par nos forces au Sahel, conjugués à l’intervention plus importante de nos partenaires européens, vont nous permettre d’ajuster notre effort dans la zone des trois frontières, dans la lutte antiterroriste et autour des différents piliers définis à Pau : renforcer les capacités militaires sahéliennes, accroitre notre emprise dans la lutte contre le terrorisme, consolider le retour des Etats dans les régions libérées et assurer une politique de développement pour les populations ainsi libérées du joug des terroristes.”
C’était le mois dernier, le président français Emmanuel Macron faisait le point sur les actions des forces françaises au Sahel.
Un an après le sommet de Pau, dans le sud-ouest de la France, la force Barkhane forte de 5.100 militaires, revendique des succès tactiques. Pourtant, sur le terrain, les groupes armés restent toujours très actifs.
Renforcer la coordination
Les autorités françaises insistent désormais sur la nécessité de “renforcer la coordination” entre les pays du G5 Sahel et les pays riverains du Golfe de Guinée, pour enrayer l’extension de la menace terroriste.
Dans ce contexte, la force française Barkhane reste en place en dépit des critiques qui réclament son retrait. Pour Wilfrid Ahouansou, chercheur en droit international, spécialiste des questions liées à la paix et la sécurité, Barkhane devrait être davantage axé à l’avenir sur la formation des forces sahéliennes.
“Il me semble plus intéressant que la force Barkhane s’oriente davantage dans la formation et que l’Etat français contribue davantage à la monté en puissance des troupes (locales). L’expansion du terrorisme n’est pas uniquement une affaire d’ordre militaire, elle a également de profonds encrages dans les inégalités, dans les ressentiments que certaines populations ont par rapport à leur gouvernement. Il peut être intéressant d’opérer davantage dans le renforcement des forces militaires mais également d’outiller les forces de la société civile” explique-t-il.
Si les membres du G5 Sahel – la Mauritanie, le Mali, le Niger, le Burkina Faso et le Tchad – attendent de la communauté internationale et la France en particulier davantage d’appui, Paris de son côté affirme que “le sommet de Pau a été celui du sursaut militaire. Celui de N’Djamena devrait être celui du “sursaut diplomatique, politique et du développement”.