Le 58e Sommet de la Conférence des Chefs d’État et de Gouvernement de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) s’est tenu avant-hier samedi 23 janvier par visioconférence. Entre autres sujets au menu des échanges des chefs d’État, la situation particulièrement ténébreuse de la Transition dans notre pays : absence de dialogue politique, situation sociale préoccupante, et contexte sécuritaire incandescent. Les conclusions de la Mission des 11 et 12 janvier du Médiateur Goodluck annonçaient déjà le tempo de la ritournelle communautaire : au-delà de ce qui est acté, il faut exécuter les ordres, pardon respecter les engagements pris.
Sur le sujet, le Premier ministre rapportera que le Chef de l’État a fait l’état des progrès réalisés dans la mise en œuvre des indications prévues par la Charte de la Transition, à savoir la mise en place des organes et le fonctionnement du Gouvernement. Nos autorités ont eu l’occasion de faire part à la Conférence les progrès réalisés, la Conférence en a pris bonne note.
Le Premier ministre dira que : « la Conférence a aussi adressé ses encouragements aux autorités de la Transition à poursuivre précisément dans cette direction en développant davantage l’inclusivité, ce à quoi nous travaillons déjà et que nous allons renforcer. Aussi, de manière à parvenir avec l’installation du Conseil national de transition la conduite des réformes voulues par nos compatriotes et qu’elles puissent être mises en œuvre ». Pour ce faire, le Premier ministre a souligné que Gouvernement travaillera sur la base du développement du Dialogue politique avec l’ensemble des acteurs concernés, dira le Premier ministre.
En pensant avoir accompli l’essentiel avec la mise en place des organes, les plus hautes autorités de la Transition se mettent passent sous les fourches caudines de la CEDEAO dont on sait les automatismes révoltants et humiliants pour notre souveraineté et notre fierté nationale. Pour autant, pour autant ! Le maintien du flou artistique autour du maintien Comité national pour le salut du peuple (CNSP) dont le président est par ailleurs le super-vice-président de la Transition n’est pas, pour beaucoup, pour lever les équivoques ni sur les ambitions ni sur les agendas.
Aussi l’appel de la DECEAO à plus d’inclusivité, de clarté et de clarification sonne-t-il comme une pression supplémentaire sur une Transition presque déjà en état de siège politique, social et sécuritaire. Il s’agira non seulement de donner des gages de neutralité à l’ensemble des acteurs politiques, mais des preuves de souci et de mansuétude à l’égard du monde du travail, et au Citoyen malien des raisons de croire à l’engagement désintéressé au service de la Nation. Aussi, urge-t-il de développer, comme le Premier ministre le laisse entrevoir le Dialogue politique avec l’ensemble des acteurs concernés en faisant tout pour éviter la fracture sociale, politique et diplomatique.