Un an après l’annonce de la fin du franc CFA faite à Abidjan par les présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouattara, l’éco n’est toujours pas dans nos porte-monnaie.
Les porte-monnaie des pays de l’Union monétaire ouest africaine (Umoa) attendent toujours la nouvelle monnaie Eco. Il y a un an les présidents français Emmanuel Macron et ivoirien Alassane Ouattara annonçaient la fin du franc Cfa dans les huit pays de l’Uemoa, une monnaie créée le 26 décembre 1945 pour les quinze pays africains francophone.
Dans le souci d’accélérer l’intégration économique régionale, les chefs d’État de la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest ont décidé d’aller vers une monnaie commune. Le processus a été enclenché le 29 juin à Abuja au Nigéria et l’éco est maintenue comme le nom de la future monnaie.
Auparavant, il a donc été acté que les huit pays utilisant le franc Cfa en son sein s’en extirpent. Et c’est en substance l’annonce qui a été faite le 21 décembre 2019 dernier à Abidjan par les deux chefs d’État. Depuis cette annonce, peu de chose a évolué. On note tout de même de la ratification par la France le 10 décembre 2020 l’accord de coopération monétaire conclu à Abidjan, il y a donc un an.
Qu’est ce qui retarde la mise en circulation de l’éco dont la date annoncée était juillet 2020 ? Cette question et plusieurs autres restent en suspens.
L’avènement de l’éco tel que annoncé par Macron et Ouattara devrait se concrétiser par la non-participation de la France aux instances de gouvernance de l’Union économique et monétaire ouest-africaine. La Banque centrale des États d’Afrique de l’Ouest (Bceao) ne devra plus déposer la moitié de ses réserves de change auprès de la Banque de France. C’est cette obligation qui était perçue par les détracteurs du Cfa comme une dépendance humiliante vis-à-vis de la France.
Le président ivoirien a annoncé que l’éco sera arrimée à l’euro. Toute chose dit-il va apporter une stabilité aux économies des pays de la zone. Mais des économistes estiment que le fait d’arrimer l’éco à l’euro rendrait les pays dépendants de la politique monétaire de la Banque centrale européenne.
Le retard dans la mise en œuvre de cette monnaie s’explique selon les analystes par le non-respect par les pays de l’union les critères de convergence, notamment la maîtrise du déficit budgétaire, d’une inflation à moins de 10% et une dette inférieur à 70% du Produit intérieur brut (PIB).
Pour l’heure, c’est la pandémie qui a changé les priorités, selon certains analystes. Pour d’autres, ce sont les dissensions entre les chefs d’État et le coup de force intervenu au Mali qui semblent jouer sur le processus de transition vers l’éco.
La question de l’éco pourrait revenir sur la table lors du prochain sommet Afrique-France prévue dans l’hexagone en juillet 2021. Là également, c’est la Covid 19 qui imposera son agenda.
En attendant l’éco, le Cfa est toujours imprimé à Chamalières, dans le centre de la France, par une imprimerie de la Banque de France et aucune date n’a été dévoilée pour changer les billets.