Après avoir subi de plein fouet les conséquences de la fermeture des banques à cause des grèves de l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), des commerçants ont animé hier une conférence de presse de protestation. De même, ils ont demandé aux banques de réfléchir à des solutions alternatives en vue de leur éviter les pertes occasionnées par leur action.
Alors que les négociations sont en cours entre le gouvernement et l’Union nationale des travailleurs du Mali (UNTM), des responsables d’une dizaine d’organisations de commerçants étaient devant la presse hier mardi. La conférence de presse, qui s’est déroulée à la Chambre de commerce et d’industrie du Mali (CCIM), vise à attirer l’attention des banquiers sur la perte que les commerçants ont subie suite à la fermeture de leurs établissements.
Dans ses mots de bienvenues, Cheick Oumar SACKO, le président du SYNACODEM, a rappelé que les récentes grèves de l‘UNTM auxquelles se sont associées les banques ont eu de graves conséquences sur le secteur privé, singulièrement le monde du commerce. « Toutes nos opérations d’achat ou même vente ont été interrompues à cause de la grève. On ne pouvait ni prendre ni déposer de l’argent dans nos comptes bancaires. Cela a complètement paralysé nos activités. Nous estimons que cela n’est pas normal. Et nous ne devrions pas subir les méfaits d’une situation dont on n’est pas responsable », a dénoncé le président SACKO, avant de demander à leurs partenaires des banques de prendre des mesures pour qu’une telle situation ne se reproduise plus. « Nous ne voulons plus être victimes des grèves de la banque. Parce que nous avons commencé à vider tous nos comptes bancaires. En lieu et place, nous allons mettre en place notre propre système. Nous avons l’expertise et la compétence pour le faire », a averti le président SACKO.
Sa position est partagée par de nombreux intervenants à la conférence qui ont plaidé pour une opération boycott pendant 15 jours des opérations bancaires. « Nous avons déjà commencé à vider nos comptes. Après, nous demandons aux commerçants de ne plus alimenter leur compte bancaire afin qu’ils sachent que nous sommes leur force », a indiqué Bakary SYLLA.
Pour sa part, Sanou SARR, le président PME a ajouté : « nous ne sommes pas contre la grève, mais nous n’avons pas apprécié que nous soyons punis pour une faute que nous n’avons pas commise ». Selon lui, les banques ont manqué de respect aux commerçants parce qu’elles n’ont pris aucune mesure pour éviter au secteur les pertes qu’il a enregistrées. « Nous avons été surpris de l’attitude de nos partenaires banquiers. Puisque dans le partenariat, il y a de ces comportements qui sont inadmissibles. C’est pourquoi, nous disons non à la prise en otage de notre secteur. Cela ne veut pas dire que nous sommes pour le gouvernement et contre l’UNTM. Les deux parties sont des partenaires des commerçants», a déclaré M. SARR. Sans donner un chiffre précis, il affirme que les commerçants ont été frappés de plein fouet par ces journées de grève.