Cette déclaration intervient deux jours après les déclarations belliqueuses de l’homme fort de l’est de la Libye à l’encontre d’Ankara.
La Turquie répondra à toute attaque de l’homme fort de l’est de la Libye, le maréchal Khalifa Haftar, contre ses forces présentes dans ce pays en guerre, a déclaré le ministre turc de la défense, Hulusi Akar, lors d’une visite à Tripoli, samedi 26 décembre.
« Le criminel de guerre, le meurtrier qu’est Haftar et ses forces doivent savoir qu’ils seront considérés comme des cibles légitimes en cas d’attaque contre les forces turques », qui soutiennent le gouvernement d’union nationale (GNA) dans le conflit en Libye, a dit M. Akar. « S’ils franchissent ce pas, ils ne pourront trouver aucun endroit pour fuir. […] Tout le monde devrait revenir à la raison », a-t-il ajouté lors d’une conférence de presse, deux jours après des déclarations belliqueuses du maréchal à l’encontre d’Ankara.
Le soutien militaire turc a permis aux forces pro-GNA de repousser en juin 2020 une offensive des pro-Haftar lancée en avril 2019 pour s’emparer de la capitale libyenne, Tripoli. Le GNA, qui siège à Tripoli et est reconnu par l’ONU, contrôle l’ensemble du nord-ouest du pays depuis.
Un cessez-le-feu signé en octobre
Jeudi, le maréchal Haftar a appelé à « chasser l’occupant » turc. Il n’y aura « pas de paix en présence d’un colonisateur sur nos terres », a affirmé le maréchal libyen soutenu lui par la Russie et par les Emirats arabes unis. Le même jour et à l’occasion du 69e anniversaire de l’indépendance du pays, le chef du GNA, Fayez Al-Sarraj, a appelé ses compatriotes à « tourner la page des désaccords pour aboutir à la stabilité ».
Malgré la série de pourparlers interlibyens pour sortir le pays de la crise, rendus possibles par un cessez-le-feu signé en octobre sous l’égide de l’ONU et globalement respecté, les déclarations belliqueuses se multiplient.
Au premier jour de sa visite à Tripoli samedi, le ministre turc a discuté avec des responsables libyens des moyens de riposter à une éventuelle nouvelle offensive du maréchal Haftar, selon un communiqué du Haut Conseil d’Etat (HCE, pro-GNA). « Ce qui compte, c’est que tout le monde contribue à une solution politique. Toute autre action ne pourra être que mauvaise », a également déclaré M. Akar samedi soir.
Le Parlement turc a adopté mardi une motion prolongeant de dix-huit mois l’autorisation de déployer des militaires en Libye, pays plongé dans le chaos depuis la chute du régime de Mouammar Kadhafi, en octobre 2011.