Les syndicalistes de la Plateforme d’action commune des Syndicats des Administrateurs Civils, des Collectivités Territoriales, et des Agences de Développement Régional ne décolèrent pas contre les autorités de la Transition qui ont nommé en Conseil des ministres, le 25 novembre 2020, 11 porteurs d’uniforme auxquels il faut ajouter le Gouverneur de la Région de Ségou qui en est un également. Ce qui porte le nombre de militaires et de Policiers à 12 aux postes de gouverneur sur les 20 régions que compte le pays. Ainsi, seulement 8 gouverneurs ne sont pas des porteurs d’uniforme. « Ils sont en train de nommer leurs copains comme Gouverneurs de Région. Vous pensez que nous allons accepter cela », fulmine le secrétaire général du Syndicat National Autonome des Administrateurs Civils ?
Christian Ousmane DIARRA avait eu la même réaction au sortir d’une Assemblée générale tenue le samedi 28 novembre 2020, au Gouvernorat de Bamako : « par rapport à la nomination massive des militaires aux postes de gouverneur, l’assemblée, après avoir noté l’illégalité de ces nominations, a jugé celles-ci comme méprisantes, insultantes et provocatrices, dans la mesure où nul n’ignore que la priorisation des administrateurs à ces postes est une de nos plus fortes demandes. Le préavis de grève du 24 janvier 2019 a justement été déposé dans ce sens (…) ».
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces nominations qui ont suscité émoi et consternation dans l’opinion nationale clouent au pilori le ministre de la Réforme de l’État, chargé des relations avec les institutions qui semble danser sur une autre musique endiablée : « à présent, par la volonté du peuple malien, se dessine une aube nouvelle qui doit marquer la rupture profonde des actes des serviteurs de l’État d’avec les pratiques anciennes, des mauvaises habitudes connues de tous, débouchant sur la mauvaise gestion arrimée au jeu des partis pris : népotisme, favoritisme, clientélisme ou corporatisme. L’Administration publique ne doit pas être le lieu des accointances politiques, des promotions partisanes. L’État se doit d’être impartial, juste, respectueux des normes qu’il édicte, et qui valent pour tous ».
Quand l’État nomme des militaires aux postes de gouverneur en foulant aux pieds la priorisation des administrateurs à ces postes, tel que le veut la loi, cela s’appelle un respect des normes qu’il édicte et qui valent pour tous ?