Suite à la nomination massive des militaires dans les différents gouvernorats lors du dernier Conseil des ministres, les secrétaires généraux des syndicats de la Plateforme d’action commune des administrateurs civils convoquent une assemblée générale, le samedi 28 novembre 2020, au gouvernorat du District de Bamako pour dénoncer ces nominations et proposer de nouvelles stratégies de lutte.
Lors du Conseil des ministres ordinaire du mercredi 25 novembre 2020, au titre du ministère de l’Administration Territoriale et de la Décentralisation, plusieurs gouverneurs ont été nommés. Parmi ces nouveaux gouverneurs figurent plus d’une douzaine de militaires dont des généraux et colonels.
Joint au téléphone, le secrétaire général du Syndicat autonome des administrateurs civils (SYNAC), Ousmane Christian Diarra n’a pas manqué d’exprimer sa déception concernant ces nominations. Selon lui, ces nominations des militaires dans les gouvernorats et préfectures sont des violations des textes et plus particulièrement l’Ordonnance N°2018-018/P-RM Du 31 juillet 2018 portant statut du corps préfectoral.
L’article1 de l’Ordonnance N°2018-018/P-RM stipule que : « Il est créé un corps préfectoral auquel s’applique le présent statut. Les membres du corps préfectoral qui ont la qualité de fonctionnaires de l’état sont, vis-à-vis de l’administration, dans une situation statutaire et réglementaire ».
L’article 2 de l’ordonnance enfonce le clou : « Le corps préfectoral est composé des gouverneurs de région ou du district, des membres de cabinet des gouverneurs, des préfets de cercle, des adjoints aux préfets, des sous-préfets d’arrondissement appartenant au corps des administrateurs civils. Les membres du corps préfectoral ont vocation à exercer les fonctions de Représentant de l’Etat ou toute autre fonction au sein du ministère en charge de l’Administration territoriale ».
Si les proches de la junte justifient, ces nominations comme un moyen d’appliquer la nouvelle stratégie de défense et de sécurisation des populations maliennes, dans les rangs des syndicats des administrateurs civils, ces nominations provoquent déjà un sentiment de révolte.