Une opération de grande envergure menée le 2 novembre dernier par la Task Force Sabre, ou la Force Takuba a permis de mettre hors d’état de nuire une centaine de terroristes et en a capturé autant.
Cette opération des forces françaises, que certains observateurs qualifient d’opération de charme, ou coup de com, vise non seulement à séduire les autorités maliennes, mais aussi et surtout, à faire de la France un partenaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, afin que les autorités de la transition puissent renouveler le fameux accord de défense, signé par le régime IBK en 2014. Cet accord de défense dont l’écrasante majorité des maliens ignore le contenu, et qui aurait dû permettre au Mali de retrouver la paix et la sécurité, ne sert en réalité que les intérêts français, d’où son rejet par une frange importante de la classe socio- politique malienne. L’élite politique malienne est d’autant plus mécontente qu’elle ne cache plus son opposition au renouvellement de cet accord. Pour rappel, en faisant l’évaluation du premier mandat on arrivera à la conclusion que les attentes des maliens n’ont pas été comblées. Le bilan est très squelettique car les terroristes gagnent tous les jours du terrain, avec un décompte macabre faisant froid dans le dos. L’insécurité qui avait pignon sur rue au nord, au moment de la signature de l’Accord de défense, s’est déplacée au centre et semble même se diriger vers le sud.
En effet, la Force Barkhane, comme d’ailleurs toutes les autres forces présentes au Sahel, a pour mission essentielle de combattre les terroristes partout où ils se cachent. Cette mission qui est sa raison d’être au Mali semble être reléguée au second plan, rien qu’en observant l’avancée fulgurante des terroristes sur le terrain, en dépit des moyens sophistiqués et modernes des militaires français. La responsabilité de la France est d’autant plus grande qu’elle est condamnée à relever le défi dans la lutte contre le terrorisme, et cela pour avoir joué un rôle majeur dans la chute du guide libyen Mouammar Kadhafi. Qu’on aime Kadhafi ou qu’on le déteste, on doit reconnaitre qu’il était la dernière digue protectrice qui empêchait le Sahel d’être envahi par la horde des terroristes. Donc, en éliminant Kadhafi pour assouvir ses desseins machiavéliques, la France n’aura aucune excuse. Elle est même condamnée à réussir sa mission et si elle ne parviendrait pas à éviter la recrudescence des actes terroristes au nord comme au centre du Mali et même dans les trois pays qui constituent l’épicentre de la terreur qu’elle ne soit pas surprise de voir une montée du sentiment anti français dans les pays du sahel dont les populations l’accusent d’être à la base de leurs malheurs.
La France est aujourd’hui accusée de ne pas faire assez pour endiguer ce phénomène qui annihile tous les efforts de développement dans les trois pays sahéliens en proie au terrorisme. Si en 2012, son Président, François Hollande, a été accueilli en héros après avoir aidé l’armée malienne à libérer les 2 /3 du territoire qui était sous les jougs des terroristes, aujourd’hui la France est vue comme une force d’occupation qui ne défend que ses intérêts sordides. Des voix s’élèvent pour dire que c’est parce qu’elle tient au renouvellement de l’accord de défense, qui légitime son intervention au Mali, qu’elle a posé cet acte salvateur dans la lutte contre le terrorisme avec son corollaire de trafic illicite et de contre bande de tous genres.