Les putschistes au pouvoir à Bamako depuis le 18 Août dernier ne savent pas sur quel pied danser, en ce qui concerne la durée de la transition.
Une chose est de faire un coup d’Etat contre un régime démocratiquement élu, une autre est de pouvoir gérer le pays. Depuis le mardi 18 Août dernier, le Mali fait la Une du monde entier de par le coup d’Etat militaire contre le Président Ibrahim Boubacar Kéita et son régime.
Ce putsch vivement salué par les opposants au régime est un goulet d’étranglement pour le Comité National pour le Salut du Peuple (CNSP), du point de vue durée de la transition.
De fait, il se susurre que la junte au pouvoir entend assurer une transition de trois ans, contrairement à leur engagement de neuf mois pris au lendemain juste de la transition. Goût du pouvoir oblige-t-il ? Cette information relayée par certains médias étrangers a sorti le porte-parole du CNSP, Colonel-Major Ismaël Wagué. La tension étant palpable et les diatribes fusant de tout côté, surtout sur les réseaux sociaux, certains du M5-RFP crient déjà à la trahison, la junte est obligé de faire machine arrière.
« Hier (dimanche 23 Août 2020) nous avons été surpris d’apprendre sur certains médias des déclarations qui parleraient des discussions par rapport à la transition ,au gouvernement ,ainsi de suite …Je tiens à signaler qu’à ce stade de discussion avec l’équipe de la médiation de la CEDEAO rien n’est décidé. A aucun moment on a parlé de gouvernement à majorité militaire. Toute décision relative à la taille de la transition, au président de transition, à la formation du gouvernement, se fera entre Maliens, avec les partis politiques, les groupes socio-politiques, les syndicats, les groupes signataires, la société civile… Je tiens à rassurer les uns et les autres qu’aucune décision ne sera prise par rapport à la transition sans cette consultation massive», tente de redresser Colonel-major Ismaël Wagué, avant la reprise des négociations au ministère de la défense, le 24 août 2020.
Le peuple, malien risque de ne pas être tendre avec ces « aventuriers » (l’expression du journal 22 Septembre) dont la soif du pouvoir prend des proportions démesurées.