L’UE a suspendu « temporairement » ses missions de formation de l’armée et de la police au Mali, après le coup d’État militaire qui a renversé le président Ibrahim Boubacar Keïta, a déclaré mercredi passé le chef de la diplomatie européenne.
« Nos missions ont été temporairement suspendues en raison des circonstances », a déclaré Josep Borrell, lors d’une conférence de presse à Berlin, à l’issue d’une réunion des ministres européens de la Défense. Il a ajouté que les instructeurs et formateurs de l’UE étaient cependant toujours sur place et qu’« ils reprendraient leurs activités aussi vite que possible ».
Pour rappel, l’UE dispose de deux missions de formation au Mali, l’une pour entrainer l’armée et l’autre pour former les forces de sécurités civiles afin d’aider les autorités maliennes à retrouver le contrôle du territoire en proie à l’instabilité. Selon des responsables européens, la Mission européenne de formation de l’armée malienne (EUTM Mali) a entraîné environ 18.000 soldats au Mali depuis son lancement en février 2013. Aucun des deux leaders du coup d’État ne figurait parmi les soldats formés, a assuré M. Borrell. En revanche, la ministre allemande de la Défense, Annegret Kramp-Karrenbauer, dont le pays préside actuellement l’Union, a dit que « certains des principaux protagonistes » parmi les putschistes « avaient eu une formation en France et en Allemagne ». L’EUTM Mali réunit 620 militaires de 28 pays européens, membres ou non de l’UE.
Cette situation s’ajoute à l’embargo de la CEDEAO, la moise à l’écart du Mali à la Francophonie avec pour exigence, le remise du pouvoir aux civils pour une transition dans le plus bref délai.