Les soldats des armées malienne et burkinabé sont accusés par les Nations Unies de massacrer environ 15 personnes de manière extrajudiciaire au Mali entre avril et juin, rapporte l’AFP.
Le Mali, le Niger et le Burkina Faso sont confrontés à une insurrection djihadiste depuis plusieurs années. Malgré la concentration de leurs armées dans les régions touchées, le terrorisme persiste et semble s’accroitre. Toutefois, selon le rapport de l’ONU, les forces maliennes et burkinabés auraient commis des exactions dans leur lutte contre les militants islamistes en massacrants des personnes de façon sommaire. La mission des Nations Unies basée au Mali, la MINUSMA, a signalé «une augmentation des violations graves des droits de l’homme imputables aux forces de sécurité maliennes», qu’elle a tenue pour responsable de 94 meurtres de ce type au cours de la période de trois mois.
Le rapport trimestriel fait également état de 50 exécutions extrajudiciaires à la fin du mois de mai par les troupes burkinabè dans le village de Boulkessi et dans des colonies proches de la frontière avec le Mali. Selon le rapport de l’ONU, l’armée a ciblé de nombreux éléments terroristes dans le centre du Mali, et a parfois mené des « opérations de représailles contre les populations civiles », accusées de soutenir les djihadistes. Les autorités maliennes ont déclaré qu’elles allaient enquêter pour trouver les responsables. La MINUSMA s’est également déclarée préoccupée par le nombre d’opérations militaires menées avec les miliciens Dozo locaux. Ces chasseurs traditionnels ont déjà été accusés de mener des opérations illicites.
Le centre du Mali a connu une recrudescence de la violence à partir de 2015, lorsque le prédicateur islamique Amadou Koufa a fondé la milice Katiba Macina, recrutant largement dans la communauté peul. Des groupes djihadistes au Mali ont été reconnus responsables de 43 meurtres, 25 enlèvements et attaques contre des écoles et des espaces humanitaires entre avril et juin, selon le rapport de l’ONU.