Alors que le pays est sans gouvernement depuis le 11 juin dernier, soit plus de 20 jours, les terroristes s’activent dans leur entreprise déstabilisatrice du Mali avec des attaques lancées contre des cibles civiles et les militaires, dont la dernière a eu lieu, la semaine dernière, dans le cercle de Bankass. Au moins, une trentaine de civils y ont été massacrés. Plus que jamais, les fils du pays ont besoin d’union pour sauver le peu qui reste de notre nation.
En absence d’une volonté politique affirmée, notre pays continue de sombrer sous la terreur imposée par les terroristes aux populations locales. Dans plusieurs parties du pays, dont le centre, la région de Mopti et une partie de celle de Ségou, l’activité économique basée sur l’agriculture, l’élevage et la pêche est aux arrêts. En plus du vol du bétail et la destruction des autres moyens de subsistance (incendie des greniers et des charrettes…), les populations sont interdites désormais de travailler (aucun paysan ne peut s’aventurer dans un champ de culture au risque d’y laisser sa vie, point de pâturage pour les éleveurs ; les fleuves et les rivières sont nostalgiques des pirogues et des filets de pêche).
C’est désormais la peste des Fables de la Fontaine qui s’accapare des campagnes et hameaux du centre de notre pays.
Ce 2 juillet 2020, au secours des populations, les FAMa tombent dans une embuscade à Gouari suite à un énième massacre le même jour d’une trentaine de civils par des terroristes à Bouari, Djimdo, Pangadou et Dialakanda, dans le cercle de Bankass, région de Mopti. Cette patrouille a été en effet accrochée dans la nuit du 02 juillet 2020 aux environs de 20 heures à l’entrée du village de Gouari. Au cours de cet accrochage, les FAMa déplorent 07 morts, 02 blessés, 03 portés disparus et 04 véhicules brûlés. Il se rapporte que le détachement FAMa a été pris à partie à l’entrée du village de Gouari par des individus armés à bord de trois véhicules et sur une quarantaine de motos.
C’est clair que le Mali n’est pas le Rwanda de Paul Kagamé ni le Tchad d’Idriss Deby où les chefs ont pu, à travers leur volonté politique, instaurer de nouvelle dynamique en mesure d’imprimer le sursaut national.
On se rappelle que 23 mars 2020, le président Deby, suite à des attaques de Boko Haram contre son armée, ayant fait des pertes importantes, a décidé lui-même de coordonner les opérations de riposte sur le terrain. Un geste qui n’a pas échappé aux observateurs, dans un contexte où les populations avaient le plus besoin de soutien moral.
Ainsi, Idriss Déby Itno décide temporairement de s’installer à Baga Sola (chef-lieu du département de Kaya, situé à 75 km de la capitale provinciale, Bol) pour coordonner personnellement les opérations contre Boko Haram.
La riposte est sévère, pas moins d’un millier d’éléments soupçonnés d’appartenir à la secte Boko-Haram est éliminé.
À défaut d’actions politiques de cette envergure, les Maliens sont désormais condamnés à l’unisson pour faire face à cet ennemi sans visage, mais qui ravage le pays, malgré la présence de plus de 12 mille militaires étrangers sous la bannière de la MINUSMA et de cinq mille soldats de Barkhane. En effet, la crise sécuritaire du Mali qui empêche les autorités nationales de contrôler une bonne partie du territoire national vient de loin. En 2015 déjà, le GATIA, qui était déjà debout sur les remparts au nord, appelait, sans succès, au secours. Hier comme aujourd’hui, ce sont les Dogons et autres Bambara, au centre, qui appellent à l’aide, en vain. Face à l’enlisement qui se dessine, il n’est pas superflu de se poser la question, qui sera la prochaine cible ? Il est donc temps pour les Maliens de se lever comme un seul homme, pour contrer ce complot contre le pays, avant qu’il ne soit trop tard. Chaque jour qui passe apportant son lot de désolation et de désespoir, pour ce sursaut national indispensable, demain, ce serait tard, le moment idéal, c’est maintenant et tout de suite !