Pour pomper de l’argent, la Chambre des Mines, à travers son président Abdoulaye Pona, est devenue spécialiste en montage de grands projets qui n’ont plus jamais vu le jour. Le dessein inavoué est de soutirer des milliards de F CFA des caisses de la structure aujourd’hui en agonie.
Depuis sa création en 2011, la Chambre des Mines a mis en chantier deux projets d’envergure. Tous restés à l’état d’annonce, couchés sur du papier blanc. Ils n’ont jamais vu le jour. Bien que mort-nés, ces projets ont coûté beaucoup d’argent. Des centaines de millions de francs estimés même à des milliards ont été jetés par la fenêtre, avalés par des concepteurs qui se sont mis plein les poches.
Le projet “Raffinerie d’or Kankou Moussa”, une initiative personnelle d’Abdoulaye Pona, le président de la Chambre des Mines, n’a jamais vu le jour. Quoi de plus normal qu’un pays grand producteur d’or en Afrique (3e producteur après le Ghana et l’Afrique du Sud avec 70 tonnes en 2019) avec des grandes sociétés d’exploitation minière construise sur son sol une raffinerie d’or. Une initiative qui va permettre de transformer une bonne quantité de tonnes d’or brute sur place. Les bénéfices sont multiples du point de vue économique avec de la plus-value pour le fisc et la douane sans compter la création d’emplois et la formation de l’expertise malienne en la matière.
C’est pourquoi d’ailleurs, les autorités maliennes de l’époque s’étaient laissé avoir par Pona qui avait réussi à vendre du vent au Président de la transition, le Pr. Dioncounda Traoré, qui s’était déplacé pour poser la première pierre du projet en mars 2013 dans la zone aéroportuaire de Bamako. Le bâtiment n’est pas sorti de terre 7 ans après. Pis encore, le faux projet a été simplement abandonné comme s’il n’avait jamais existé.
Rien qu’en frais de voyage (billets d’avions et autres) et frais de missions, le projet “Raffinerie d’or Kankou Moussa” entièrement pris en charge par la Chambre des Mines, a englouti plusieurs centaines de millions de F CFA, sans retour sur investissement. Les raisons essentielles de son échec sont qu’il y avait aussi d’autres intérêts partisans en jeu appelés partenaires du projet. La trahison a eu raison des intérêts hétérogènes. Les contraires ont fini par se lâcher.
Escroquerie en bande organisée ?
Dans la foulée de cette escroquerie en bande organisée d’une autre nature, le projet s’était octroyé dans la zone aéroportuaire, un important patrimoine foncier comme étant son futur siège. Là aussi, beaucoup de zones d’ombres entourent ce dossier foncier. Une plainte avait été déposée au Pôle économique et financier de Bamako en 2014-2015. On se demande ce qui est advenu de cette plainte.
Dans le même chapitre de projets “made by Abdoulaye Pona”, celui du Chemin de fer. Il date de 2018-2019 pour un investissement de 1000 milliards de F CFA avec pour trajet San-Pedro-Bougouni-Bamako-Dakar-Kidal. Il s’agit d’un vrai faux projet fantomatique, conçu, développé avec des intérêts partisans et échoué dans les placards dans les mêmes conditions à l’image du précédent. Il y a eu des études fictives de préfaisabilité et de faisabilité réalisées par des faux experts américains, des retraités pour la plupart, de nombreux voyages aller-retour à Dakar, Paris, USA, etc. du président Pona et ses complices. Certains des hôtes américains sont restés bloqués récemment à Bamako à cause du Covid-19 et rondement pris en charge durant tout leur séjour par le budget de la Chambre des Mines. Quel gâchis !
Le chemin de fer fictif auquel ne croyait que M. Pona pour des raisons que lui seul sait, s’est terminé en queue de poisson. Mais avec quelle débauche d’argent, de perte de la part de la Chambre des Mines. A la présentation du fameux projet au ministre des Mines et du Pétrole, Mme Bah Awa Leleinta, celle-ci serait tombée des nues !
A voir de près, quel rôle a une Chambre des Mines à construire une ligne de Chemin de fer ? Quelle inversion des rôles dans un pays où il existe la Chambre de Commerce et d’industrie (Ccim) ainsi bien que le Conseil malien des chargeurs (CMC) ? M. Pona, le président de la Chambre des Mines du Mali guidé par l’appât du gain n’a aucune gêne à marcher sur la plate bande de ces collèges d’autres chambres consulaires.
Cette structure consulaire est réduite aujourd’hui à sa plus simple expression à cause des pratiques mafieuses de son président, aidé de son cercle restreint de cadres et d’amis. Toutes ces sorties illégales d’argent se passent et les auteurs présumés se la coulent douce. En ce moment, le personnel de la Chambre des Mines souffre pour avoir son salaire, juste avoir de quoi vivre. Ce n’est pas pourtant les fonds qui manquent, tout ou presque est dilapidé dans l’impunité parfaite. Pas de promotion, pas de formation ni de plan de carrière. La Chambre des Mines est l’une des rares structures où le personnel qui cherche à travailler, à se valoriser est là à se tourner les pouces. Cette situation date de bien avant Coronavirus qui a obligé beaucoup de services à auto-confiner leurs employés.
Le Secrétaire général qui doit être le soutien et le dernier recours des travailleurs est vu comme un véritable tyran dans le camp du président. Pour quel motif ? Lui seul le sait.