Pas moins de 177 dossiers concernant des irrégularités présumées dans la gestion des ressources allouées à l’armée nigérienne viennent d’être remis à la justice, a annoncé le procureur de la République, Chaïbou Samna, précisant qu’une enquête sera ouverte à cet effet, a-t-on appris mercredi de source judiciaire à Niamey.
Pour rappel, un audit mené au ministère de la Défense, sur instruction du président Mahamadou Issoufou, sur l’utilisation faite des ressources allouées aux forces de défense et de sécurité du pays a révélé en février dernier plusieurs irrégularités.
Il s’agit notamment d’ »insuffisances dans les procédures de passation des marchés, ainsi que dans le suivi de leur exécution ». Sur la base des recommandations formulées, le gouvernement a notamment décidé « de faire rembourser les montants indûment perçus soit en raison de surfacturations, soit au titre des paiements des services et livraisons non effectués ou partiellement effectués », a indiqué un communiqué du gouvernement.
Le pays subit sur plusieurs fronts les assauts meurtriers d’organisations terroristes, notamment les groupes terroristes proches d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi), d’Ansar Dine et d’autres mouvements basés dans le nord du Mali, et la secte terroriste nigériane Boko Haram. Depuis plus de deux ans, la région des « trois frontières » (Niger-Mali-Burkina Faso) est par ailleurs en proie à d’autres groupes djihadistes.
La transmission à la justice de ces dossiers de détournement de fonds au ministère de la Défense a été l’une des exigences de la société civile, laquelle a tenté d’organiser une manifestation le 15 mars dernier qui s’est soldée par de violentes altercations entre des manifestants et les forces de sécurité à Niamey et par l’arrestation de plusieurs leaders du mouvement.