A l’issue d’une visite au Mali, l’expert de l’ONU chargé des droits de l’homme, Alioune Tine, a souhaité ce dimanche le réajustement du mandat de la MINUSMA par le Conseil de sécurité des Nations Unies pour palier les défaillances de l’Etat au centre du Mali.
« La violence actuelle est de plus en plus difficile à contrôler et pourrait devenir une menace majeure pour l’ensemble de la sous-région », a-t-il alerté.
Il a déploré la détérioration de la situation sécuritaire dans cette région où des civils sont victimes d’organisations criminelles transnationales, de groupes terroristes et de milices armées qui accroissent leur emprise sur la région.
« Dans le centre du Mali, j’ai observé un cumul des défaillances sécuritaires, judiciaires et administratives qui facilitent la violence de masse en toute impunité. Les Forces armées maliennes (FAMa) et la MINUSMA n’ont pas réussi à assurer une sécurité adéquate aux civils de la région », a déploré M. Tine.
L’expert onusien s’est déclaré particulièrement consterné par l’attaque d’hommes armés le 14 février dernier contre le village d’Ogossagou (région de Mopti) où au moins 33 personnes ont été tuées, trois blessées et 20 portées disparues.
Les autorités judiciaires ont assuré que des enquêtes étaient en cours, mais qu’en raison de la situation sécuritaire qui ne permet pas d’arrêter les auteurs présumés et le climat de peur, les témoins et les victimes craignant des représailles, le processus judiciaire se trouve ralenti.
En visite dans la région depuis samedi, le Premier Ministre Boubou Cissé et sa délégation se sont rendus ce dimanche matin à Ogossagou pour échanger avec les communautés du village et les autorités locales.