La toile du Mali a été inondée ce weekend par des images atroces des terroristes qui trimbalaient un homme derrière une moto et qui sera égorgé plus tard. Une scène qui a choqué plus d’un Malien. Cette image, loin d’être une fiction, prouve toute la barbarie et la lâcheté de ces hommes sans foi ni loi qui règnent dans le centre de notre pays, désormais devenu une jungle. Comme pour se venger, ces terroristes ont filmé en intégralité leur forfaiture avant de la publier sur Facebook et WhatsApp.
Malheureusement, les internautes maliens, des citoyens, consciemment ou inconsciemment ont joué au jeu des ennemis de la nation en faisant une large diffusion de ces images, sans penser aux conséquences désastreuses qu’elle peut avoir sur la cohésion nationale d’une nation meurtrie par la perte des centaines parmi les siens.
Dans cette vidéo, le monde entier a pu assister à la torture des vies humaines par des terroristes qui égorgent comme de poulets des individus qui se font appeler des bergers. Pire, ils prétendent que ces exactions sont sollicitées par l’État malien. Par conséquent, leur objectif de terroriser tout un peuple a été atteint par la diffusion de ces images par des centaines de Maliens, qui en voulant dénoncer l’animosité des terroristes tombent dans leur piège en faisant de larges diffusions de leur forfait.
Cette attitude dénote une certaine immaturité des Maliens qui ne mesurent pas les effets de certains messages sur la vie d’un peuple et/ou d’un individu.
Considérés comme de puissants outils de communication, d’information et de sensibilisation, les réseaux sociaux au Mali servent beaucoup plus à la dépravation des mœurs, aux propagandes des puissances du monde qu’à l’éducation des masses.
Récemment une nouvelle donne est venue se greffer à ces inconvénients. Il s’agit de la promotion du terrorisme. Très puissants en guerre de la communication, les terroristes jouent sur l’ignorance des consciences populaires pour mieux implanter leurs entreprises terroristes.
Avec la prolifération actuelle des réseaux sociaux largement exploitée par les narcoterroristes pour atteindre leurs objectifs. Résultats, leurs images de terreur inondent la toile et créent une psychose qui ne dit pas son nom.
Malgré les mesures dissuasives prises par les autorités pour minimiser les effets des propagandes, le chemin semble encore loin pour les Maliens afin d’atteindre le bout du tunnel. C’est dans ce contexte que la loi criminalisant la création de faux profils, l’usurpation d’identité, la diffusion de rumeurs infondées ou encore l’envoi de messages d’insultes et d’incitations à la haine et même à la révolte sur les réseaux sociaux a été votée par l’Assemblée nationale, depuis le décembre 2019. La loi N02019- 038 du 05 DEC 2019, portant répression de la cybercriminalité, puisqu’il s’agit de cela, peine à limiter les dérives. Peut-être un eldorado pour de nombreux internautes, pour qui les réseaux sociaux sont devenus un outil d’information et de manipulation avec à la clé l’intimidation et le harcèlement en ligne.
La loi encore peu connue du public stipule en son article 19 : « Quiconque crée, télécharge, diffuse ou met à disposition, sous quelque forme que ce soit, du matériel raciste et xénophobe, par le biais d’un système d’information est puni de la réclusion de cinq à dix ans et d’une amende de 1 000 000 à 10 000 000 de francs CFA ».
Elle va plus loin en mettent en garde les internautes, à travers son article 22 qui dit : « Quiconque diffuse ou met à disposition, par le biais d’un système d’information du matériel qui nie, minimise de manière grossière, approuve ou justifie des actes constitutifs de génocide ou de crimes contre I’humanité tels que définis par le la législation nationale et internationale est puni de la réclusion de cinq à dix ans et d’une amende de 5 000 000 à 50 000 000 de francs CFA ».
L’adoption d’une loi est une chose, son application en est une autre. Donc, la balle est toujours dans le camp des autorités qui doivent des campagnes de sensibilisation et de vulgarisation de cette loi pour une plus large appropriation. Au-delà de cette loi, les autorités compétentes doivent être sure le qui-vive pour éviter la psychose aux populations. Car, « En avalant les méchantes paroles qu’on ne profère pas, on ne s’est jamais abîmé l’estomac », a dit CHURCHILL.