Non, monsieur Olivier SALGADO, nous ne sommes pas un peuple de voleurs!
Oisiveté est mère de vices, a dit le sage. Ceux qui ont pillé le centenaire de la Minusma sont des désœuvrés fabriqués avec le concours des forces étrangères qui occupent de plus en plus le Mali. Avec le bonheur qu’on connaît pour les terroristes et les malheurs qu’on vit partout pour le Malien ordinaire.
Ils étaient regroupés au rondpoint : Bandiagara à 60 km à droite, Hombori et Gao devant, Mopti-centre à gauche et Ségou et Bamako derrière.
Ils n’avaient rien à voir avec la manifestation. Maladroitement, la Police est venue les disperser.
Et dans leur fuite, certains sont tombés sur les centenaires de la Minusma. Ils ont cassé les cadenas. D’autres sont venus. Des matelas, des cordes… ont été emportés.
La Minusma et son porte-parole Olivier SALGADO émettent aussitôt un communiqué dans lequel ils font l’amalgame et réduisent la problématique à ça : «Les manifestants ont également dérobé du matériel logistique et de construction».
C’est grave. Nous voilà réduits à de vulgaires voleurs.
C’est inacceptable qu’une institution comme la Minusma fasse un raccourci aussi hâtif et un amalgame aussi généralisateur.
Non, monsieur SALGADO, ce ne sont pas les manifestants qui ont pillé. Vous devez le savoir. Et vous le savez puisque vous êtes sur place. Avec un service de renseignement qui n’a rien à envier à qui que ce soit.
Vous le savez, puisque votre communiqué lit : «Depuis quelques jours, un certain nombre d’amalgames savamment entretenus tendent à détourner la Minusma de sa mission».
C’est parce que le GPM vous a adressé un courrier pour vous demander d’aider le Mali ou partir ! Est-ce que vous voulez insinuer que c’est GPM qui a «dérobé» votre matériel ? Ou, qui a organisé les vols ? Prouvez-le !
Non, SALGADO, ne déplaçons pas le problème. Ou votre présence a une utilité pour les pauvres du Mali ou alors on a droit à demander des comptes. C’est ça le fond du problème. Nous, on souffre trop.
La Minusma doit présenter ses excuses au peuple malien pour cet amalgame insidieux et tiré par les cheveux de derrière le fagot.