L’émotion est toujours vive dans la région de Ménaka où un maire de la localité de Andéraboukane a été tué lundi 4 février par l’armée malienne qui dit avoir ouvert de feu sur un véhicule suspect qui refusait d’obtempérer.
Selon un proche de l’élu tué, le véhicule civil à bord duquel il était avec d’autres Maliens se dirigeait vers un endroit stratégique de Ménaka où les passagers devaient prendre un vol de la mission de l’ONU pour Bamako. A un check-point, des coups de feu éclatent : l’élu est tué sur le coup. Trois autres passagers sont blessés.
Dans un communiqué officiel, l’armée malienne donne sa version des faits. Selon elle, un véhicule suspect se dirige vers un dispositif des Forces armées maliennes à Ménaka et n’obtempère pas aux sommations. Au regard de l’environnement sécuritaire marqué notamment par des attaques kamikazes, poursuit le communiqué, les militaires maliens ouvrent le feu. Le maire est tué, trois autres passagers blessés.
Le communiqué précise qu’une enquête officielle a été instruite. L’homme tué est un notable de la région de Ménaka. Hamid Ahmed Ag Mohamed était le maire de la localité de Andéraboukane, située à 90 km de Ménaka. Il assurait en réalité l’intérim de l’édile assassiné il y a trois ans par de présumés jihadistes. Agé de 70 ans, il était éleveur et particulièrement connu pour son franc-parler.