A deux jours de la fin des négociations de Khartoum, qui sont censées se conclure par la signature d’un accord de paix pour la Centrafrique, les quatorze groupes armés qui font face au gouvernement lancent un ultimatum. Ils ont décidé de suspendre pour 48 heures, à partir de ce jeudi en milieu d’après-midi, leur participation à ces négociations.
En cause, le refus du gouvernement de céder sur leurs exigences notamment une amnistie générale pour tous et la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dirigé par un Premier ministre aux larges pouvoirs issus de leurs rangs.
Aboulkassim Algoni Tidjani, coordinateur du Mouvement patriotique pour la Centrafrique (MPC), parle au nom des quatorze groupes armés : « Nous, le groupe armé des 14 mouvements, nous avons sollicité l’amnistie à l’exemple de tous les pays qui ont des crises de ce genre. Mais le gouvernement est hostile, car il fait la volonté de la rue. Sans pardon, pas de réconciliation. A l’issue, ou à la sortie d’une crise, il y a toujours partage des pouvoirs pour ramener l’équilibre et l’égalité. Le gouvernement a refusé la mise en place d’un gouvernement d’union nationale dirigé par les membres du groupe armé. Nous avons voulu créer des brigades mixtes ou des unités mixtes afin de sécuriser le pays. Le gouvernement a refusé. C’est pour cela que nous avons suspendu notre participation au dialogue pendant 48 heures ».
Les groupes armés menacent de quitter Khartoum et les négociations si le gouvernement ne cède à leurs demandes au bout de ce délai.
La facilitation reste optimiste
Pendant ce temps, la facilitation travaille sur un compromis de nature à satisfaire toutes les parties. Malgré ce blocage persistant et cette menace de retrait des groupes armés centrafricains, le Commissaire paix et sécurité de l’Union africaine, qui est à la tête de l’équipe de médiation, Smaïl Chergui, assure qu’ils ont déjà réalisé des « avancées notables », sans trop rentrer dans les détails. Quant aux deux points d’achoppement.
Smaïl Chergui espère bien arriver à un accord très rapidement : « Je pense que nous avons fait des avancées notables, et nous ne sommes pas loin de réellement arriver à ce qu’attendent les Centrafricains ou les Centrafricaines. Mais c’est le propre de ce genre de négociations, nous avons discuté de toutes ces questions. Je pense qu’il y aura des solutions qui seront trouvées qui puissent répondre aux préoccupations des uns et des autres ».
Les négociations de Khartoum devaient en principe se conclure par un accord de paix demain, samedi, selon un programme consulté par RFI. Il s’agit d’un programme indicatif qui n’a rien de contraignant, selon une source à Khartoum qui laisse entrevoir le fait que les négociations devraient aller bien au-delà de cette date.