Une cinquantaine de manifestants qui se présentaient comme des opposants au président camerounais Paul Biya ont envahi le 26 janvier l’ambassade du Cameroun à Paris, saccageant notamment des portraits du chef de l’État.
Vers 19H00 (18H00 GMT), ces manifestants qui se filmaient en direct sur la plate-forme Facebook Live ont pénétré dans les locaux de l’ambassade fermée le samedi dans le très chic XVIe arrondissement de Paris, avant d’être évacués par les forces de l’ordre deux heures plus tard.
Selon un riverain témoin de la scène, les manifestants « ont sauté les grilles et défoncé la porte » pour entrer. Ils ont ensuite été délogés par la police, dans le calme et ont poursuivi leur manifestation dans la rue aux abords de l’ambassade.
« On prend les Camerounais pour des idiots, il ne faut pas mener un peuple à bout comme ça. Dans les régions anglophones, l’armée tue, à Douala, ils tirent à balle réelle… », explique l’auteur de la vidéo en direct, Daniel Essissima.
Plusieurs militants du MRC blessés Douala
Samedi, à Douala, la capitale économique du Cameroun, au moins trois personnes ont été blessées par balle, selon le Mouvement pour la Renaissance du Cameroun (MRC), lors d’une manifestation de ce parti. Son leader, Maurice Kamto, ex-candidat à l’élection présidentielle d’octobre revendique toujours la victoire.
Des photos d’au moins trois personnes blessées, dont un conseiller municipal cadre du MRC à Douala et une avocate renommée du parti, Me Michèle Ndoki, circulaient samedi matin sur les réseaux sociaux. Il n’était pas possible samedi de déterminer si leurs blessures étaient dues à des tirs de balles réelles ou non.
Le Cameroun est également secoué par les velléités séparatistes d’une frange de la population anglophone, depuis un an. Des hommes armés y multiplient les enlèvements de responsables, de militaires et policiers, ainsi que des civils dans les deux régions anglophones en crise du Sud-Ouest et du Nord-Ouest. Ils militent pour la création d’un Etat indépendant. Des affrontements entre l’armée et ces séparatistes armés, regroupés en groupes épars dans la forêt équatoriale, s’y produisent depuis quasiment chaque jour.