Mis sur pied par les autorités maliennes pour combattre les rebelles de la CMA, le Gatia constitue aujourd’hui un des principaux obstacles au retour de la paix dans le Nord. Au grand dam d’Ibrahim Boubacar Keïta, visiblement.
En déplacement à Niamey, au Niger, pour obtenir l’appui de son homologue Mahamadou Issoufou dans l’application de l’accord de paix au Mali, Ibrahim Boubacar Keïta a lâché une phrase qui n’est
pas passée inaperçue, mercredi 2 septembre. Évoquant l’occupation, depuis la mi-août, de la ville d’Anéfis par les miliciens pro-gouvernementaux du Groupe autodéfense touareg Imghad et alliés (Gatia), le président malien a affirmé, laissant entrevoir un certain agacement, que « ceux qui ont indûment occupé Anéfis pendant la procédure d’accord de paix ont été priés d’évacuer la ville sans condition et cela sera ».
En s’exprimant de la sorte, IBK reconnaît indirectement, pour la première fois, des liens avec le Gatia. Un changement d’attitude amorcé cinq jours plus tôt, cette fois à Bamako. Le chef de l’État avait alors reçu une délégation des groupes armés loyalistes composant la Plateforme, dont des représentants du Gatia, en audience au palais de Koulouba. Ces derniers étaient ressorti en expliquant que le président leur avait ordonné de quitter Anéfis, laissant entendre, là-aussi, un lien hiérarchique que les autorités maliennes se bornaient jusqu’à alors à démentir.