L’importance du discours présidentiel lu, jeudi passé à Constantine, par le ministre de la Culture à l’occasion de la commémoration de la Journée du moudjahid réside incontestablement dans la perception qu’a le chef de l’Etat d’un avenir comme incertain pour la région. Incertain non pas en raison des actes terroristes sporadiques en Tunisie, de l’instabilité chronique en Lybie et
d’une virtuelle menace au Maroc, mais également au contexte économique exceptionnellement difficile et qui, malheureusement, s’il ne pèse pas directement dans l’instabilité évoquée peut gravement y contribuer.
Tout ceci pour ce que cette incertitude lancinante avantage les organisations terroristes et à des mains étrangères obscures et pour certaines clairement identifiées et identifiables tout argument-massue de nature à justifier de planifiées actions d’assistance aux populations des pays concernées comme cela a été le cas en Libye il y a quelques années.
En rappelant que le 20 août c’est aussi une date historique pour le peuple marocain qui dénonçait la tutelle française sous le régime du protectorat et également pour celui (peuple) tunisien qui prenait conscience, le chef de l’Etat s’évertue vraisemblablement à rappeler aux pays voisins et ce dans un langage diplomatique extrêmement travaillé que si la communion, sinon l’union du Maghreb s’est faite aux moments les plus difficiles de leur Histoire, il n’existe en réalité aucune raison valable qui justifierait toutes distances en ce sens d’autant plus que comme hier face au colonialisme français les trois pays font face à un identique ennemi : le terrorisme auquel il faudrait également rajouter la conjoncture économique.